La vision du ventre féminin en milieu scolaire peut déclencher des réactions très violentes comme la demande express de se changer ou le renvoi de l’élève chez elle. Si, la plupart du temps ces réactions sont justifiées par le non respect du code vestimentaire, en écoutant les témoignages, on a plutôt l’impression que les motivations sont plus en relation par rapport au fait qu’une femme devient une tentatrice si elle se découvre trop. Aujourd’hui, je souhaite m’interroger sur ce qu’une fille a le droit de montrer ou de ne pas montrer.
- Identifier, concerter et définir une norme pour éviter les dérives
Ce qui m’interpelle en premier lieu, c’est l’émotion que peut susciter la vision d’un morceau de peau. En l’absence de norme définissant une longueur de t-shirt, interdire un vêtement reste subjectif et se base davantage sur des critères physiques. On va plus facilement demander à une fille qui a une forte poitrine de se changer parce que sa tenue est vue comme indécente. Or, navrée de vous apprendre que quand on a une forte poitrine, tout haut devient décolleté. Il faut aussi prendre en compte le niveau d’éducation des enfants. Dans certains milieux, on apprend à faire la différence entre les vêtements pour aller travailler, se promener, sortir … Mais dans d’autres milieux, cette distinction n’existe pas, pour des questions d’habitus culturel et de moyens également. On peut alors considérer que c’est à l’école d’enseigner ce code vestimentaire. Mais dans ce cas, ne faudrait-il pas alors définir ce qu’est un vêtement adapté pour aller à l’école pour poser les bases d’une référence commune entre tous et éviter les jugements arbitraires?
- Cachez moi ce sous-vêtement que je cherche à voir
Je suis toujours un peu gênée par les débats autour des vêtements car ils ont la plupart du temps comme justification que les filles tentent les garçons en se dévoilant trop y compris à l’école primaire. Oui, tu as bien lu, dès l’école primaire on sexualise les petites filles. Ainsi, il y a quelques années, des animateurs ont demandé à la maman d’une petite fille de lui faire porter des shorts pour ses jupes pour éviter que les garçons qui se plaçaient sous le toboggan ne voient son sous-vêtement. Sauf qu’on marche sur la tête, j’aurai plutôt demandé expressément aux garçons d’arrêter de regarder sous les jupes des filles, mais bon.
Bref, soyons attentives et attentifs à toujours être équitable dans l’éducation de nos enfants si nous ne voulons pas tomber dans une société puritaine qui enferme les femmes et leur redonne le rôle qu’elles n’ont jamais tout à fait perdu, de femme pécheresse.