“Alors, voilà madame, vous prendrez du Biprofenid, ce sont des anti inflammatoires, ça soulagera votre douleur”.
Moi : “d’accord mais, est-ce que ces médicaments sont compatibles avec l’allaitement?”
Le médecin : “comment?”
Moi : “oui, vous savez, je vous ai précisé que j’allaitais”
Le médecin : “mais votre enfant a 9 mois”
Moi : “oui”
Le médecin : “ah c’est bien dites donc. Mais bon, ça sera peut être l’occasion d’arrêter”
Moi : non ça n’est pas prévu
Le médecin : “ok, essayez de faire sans dans un premier temps mais bon ça vous soulagera moins.”
Moi : “mais je ne peux pas avoir un traitement compatible?”
Le médecin : “à part le doliprane je ne vois pas mais ça sera moins efficace vous savez”
En faisant mes recherches sur le site du CRAT conseillé par ma copine Elisabeth de la Kaz des Poulettes, j’ai bizarrement trouvé que le Bi profenid était compatible avec l’allaitement…
”
- Allaitement
- La quantité de kétoprofène ingérée via le lait est très faible : l’enfant reçoit moins de 1% de la dose maternelle (en mg/kg).
- Aucun événement particulier n’a été signalé chez des enfants allaités de mères recevant du kétoprofène.
- Au vu de ces éléments, l’utilisation du kétoprofène est possible chez une femme qui allaite.”
Pour autant, je ne les ai pas encore pris parce que le discours du médecin qui m’a affirmé le contraire me fait hésiter…et pourtant ce soir, j’ai mal…
Ce billet sera court, les échanges résument la situation que vivent des centaines de femmes qui ont choisi d’allaiter leur enfant au delà des 3 mois.
Ces propos sont une réelle maltraitance vis à vis de l’enfant qui devrait se trouver privé de tétées du jour au lendemain, sans sevrage progressif. Le gros impact psychologique pour la maman qui doit refuser la tétée à son enfant contre son gré.
L’allaitement est soutenu, mais seulement en façade. Il ne l’est pas par l’État, sinon le congé maternité serait allongé. Avec 2 mois et demi, on frise le ridicule : 1 mois pour mettre l’allaitement en place et plus d’1 mois pour sevrer bébé, vous me suivez? Cela fait donc 6 semaines d’allaitement. En fait, c’est carrément ridicule.
L’allaitement est soutenu par l’Oms, l’organisation mondiale pour la santé mais pas par le corps médical qui, passé 3 mois, se demande bien ce que vous fabriquez à allaiter ENCORE votre enfant. Surtout que vous êtes bien pénible pour eux puisqu’ils doivent adapter leurs traitements. En fait, ils ne le font quasiment jamais et se contentent de vous donner du doliprane ou de vous intimer d’arrêter l’allaitement.Cet argument marchait avec les générations précédentes qui, au fond, s’accommodaient du discours des médecins pour faire ce qu’elles avaient envie depuis longtemps. Le médecin fournissait un argument, une caution morale auprès du mari qui comprenait alors que sa femme, si c’était une question de santé et non de confort, puisse arrêter d’allaiter. Pourtant, c’est drôle parce que la médecine fait preuve d’une compréhension sans faille pour d’autres cas et autorise désormais les mamans à fumer raisonnablement pendant la grossesse, déclarant que la frustration est mauvaise pour elles. En revanche, arrêter l’allaitement subitement n’a aucune conséquence…. Bref, ce soir, j’ai un gros ras-le-bol de cette société, de notre société, qui comprend toujours les gens pour de mauvaises raisons mais qui pénalise des mères se sacrifiant pour leurs enfants. Oui, parce que l’allaitement, c’est beau, c’est un lien indéfectible mais c’est aussi beaucoup de privations (pas d’alcool, restrictions alimentaires quand il y a des allergies, réveils nocturnes, écourter sa pause déjeuner pour tirer son lait…) et ces comportement anti-allaitement ne sont pas justes. Non en fait, il sont inadmissibles dans une société qui passe son temps à prôner la tolérance et au fond, à comprendre les égocentriques plus que les altruistes.
Et vous, est ce que ça vous est déjà arrivé de devoir faire un choix entre un traitement et votre allaitement?
