Mardi, quand je me suis rendue à la rencontre organisée par Blédina, j’étais bien loin de me douter que je repartirai aussi soulagée, avec un poids énorme en moins. Celui de la culpabilité que je traînais depuis 3 ans, quand la diversification de ma mini a commencé à tourner au fiasco.
- Une diversification chaotique oriente t’elle irréversiblement le comportement alimentaire de l’enfant?
Ses premières cuillerées de purées, je les ai retardées au maximum parce que je trouvais très violente, la manière dont on m’avait conseillé sur l’introduction de la nourriture dans le régime alimentaire de ma mini. J’entends encore les paroles de ma pédiatre de l’époque qui me disait : “vous pouvez commencer la diversification et donner des petits pots”. Voilà, je n’avais pas eu d’autres conseils. Ni dans le rythme, ni dans le nombre de cuillerées… On m’avait balancé ça comme ça. C’était un peu violent pour moi, je n’étais pas préparée à cela. Je savais qu’il fallait lui donner à manger mais je souhaitais être plus accompagnée. Et puis cette pédiatre voulait tellement que j’arrête d’allaiter ma mini que je ne lui faisais plus confiance. Au fond, je pense qu’elle se disait que plus vite ma fille allait manger, plus vite j’allais arrêter l’allaitement. Enfin!
Le temps des premières cuillerées a passé et je prenais plaisir à lui faire consciencieusement ses petits pots avec des légumes frais mais aussi lui donner des plats préparés. Ma mini mangeait normalement…oui… sauf que je remarquais bien une différence avec les autres enfants. Rien ne lui faisait envie à part le chocolat peut être. Jamais elle n’a eu envie de porter une fraise à sa bouche, de toucher les aliments avec ses mains… non jamais.
Et puis, est arrivé le temps où la demoiselle ne mangeait rien à part les plats Blédina dont nous avons dû faire la fortune. Rien d’autre. Puis, elle a accepté enfin de manger des protéines et 2 type de légumes seulement. Elle ne voulait plus rien goûter, ne toucher aucune nourriture avec ses mains…..
Et puis un jour, on a consulté, on a revu des choses dans notre méthode d’éducation. Elle a d’abord mangé par obligation puis peu à peu… par plaisir. Les premières carottes mangées en morceau à 3 ans et demi m’ont fait pleurer… de joie, parce qu’enfin elle mangeait.
Et depuis quelques mois, je me délecte de la voir mettre ses mains dans le saladier pour goûter la pâte à gateau, désosser le poulet avec ses doigts, faire des dessins avec sa purée, enrouler le jambon autour de son doigt pour faire un pansement. Step by step, elle découvre les saveurs et les textures.
Malgré tout, et
flottait sur moi un vent de culpabilité et surtout une question : qu’avais-je mal fait? qu’avais-je raté?
- Le concept des 1000 jours : apprendre les gestes essentiels pour repartir sur de bonnes bases
Et puis, mardi, j’ai découvert le concept des 1000 jours, présenté par 3 professionnels de santé dont un pédiatre gastroentérologue, Marc
et un gynécologue obstétricien,Si le gynécologue me confirme quelque chose que je savais déjà personnellement, à savoir qu’une maternité se prépare en amont de la conception par la mise à jour ses vaccins, une bonne alimentation et une bonne hygiène de vie sans cuites et sans tabac, les paroles du gastro pédiatre m’interpellent. Il nous apprend :
– qu’il faut proposer un aliment 7 à 8 fois pour savoir si l’enfant l’apprécie ou non.
– que les grimaces que fait l’enfant quand il goûte ne sont pas forcément un signe qu’il n’aime pas mais que ça peut aussi être la cuillère qui est trop dure ou introduite trop violemment dans sa bouche. Ces petits trucs me rassurent énormément et me guident beaucoup. J’aurai aimé avoir de tels conseils pour ma mini.
– que si les légumes sont introduits en premier pendant 15 jours, il y a moins de dégoût de l’enfant pour les légumes.
– que la diversification passe par le goût, l’odorat mais aussi le toucher. Ah, tiens! Nous y voilà! Ce fameux geste de toucher les aliments que ma mini n’a jamais effectué petite MAIS qu’elle commence à faire.
- Reprogrammer le comportement alimentaire de son enfant
Je demande alors au spécialiste, si je fais bien d’encourager ma mini à toucher les aliments, à faire connaissance avec les textures. Même à 4 ans.
Il me félicite alors de “reprogrammer” mon enfant. Ca va vous paraître bête mais ces quelques minutes d’échanges valent de l’or pour moi. M’entendre dire que je n’ai pas tout fait de travers, que cette diversification ratée n’est peut être pas uniquement de mon fait mais d’un ensemble de circonstances, d’habitudes de l’entourage aussi, est particulièrement réconfortant pour moi. Recevoir des encouragements et des félicitations pour réapprendre à ma fille les gestes d’une diversification réussie me réconcilie avec la diversification alimentaire et ça tombe bien, parce que d’ici quelques mois, ça sera au tour de mon babyboy d’y passer.
En résumé les 1000 jours, c’est la période de la grossesse et les deux premières années de vie de l’enfant. Une période de 3 ans pendant laquelle tout est important mais pas irréversible non plus. La perfection étant pour moi impossible à atteindre, le concept des 1000 jours n’est pas un semble de règles à suivre à la lettre mais plutôt un cadre de référence qui permet de rattraper ce qui n’a pu être fait.