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Ma réponse à Mère Cane “Les grandes désillusions ou l’apprentissage du métier de parents”

Quelle émotion à la lecture de ton billet! Au fond, la situation dans laquelle tu es nous renvoie à notre angoisse à tous! On pense connaitre son enfant par coeur et on pense que son enfant est partout comme avec nous …

Mais, un jour, en parlant avec l’instit de notre enfant, on apprend que non! Notre enfant n’est pas comme à la maison : il n’est pas ce leader plein d’assurance, de savoir et de malice. Il est en retrait, parle peu et ne joue pas avec les autres.

Et là, je ne peux que te comprendre …. ça fait mal.

Ca fait mal parce que toi tu sais que cet enfant solitaire et discret de l’école ne ressemble pas à l’enfant jovial, vif et téméraire que tu as à la maison.

 

Ce billet de réponse c’est aussi un billet d’encouragement et de soutien, de félicitations aussi. Parce que toi, tu as le courage de dire ce qui te fait mal. Toi, tu as le courage de dire que tout ne va pas bien. Trop de gens prétendent le contraire quand il s’agit de leur enfant. Et ces mensonges au fond, te font te sentir encore plus mal quand quelque chose pêche avec ton enfant! Avec ton témoignage, d’autres mamans se sentirons moins seules, je me sentirai moins seule.

 

Par ce billet, je veux te dire que je te comprends Mère Cane, ça fait mal, surtout quand, depuis leur plus jeune âge, tu mets toutes les chances de leur côté pour que justement, ils rentrent dans les cases. C’est dur, surtout, quand tu sais que ton enfant est capable et a mémorisé largement plus que l’objectif de la première année de maternelle : compter jusqu’à 10.

 

Et là commence un grande remsie en question : finalement le tout n’est pas de savoir mais de faire comme les autres. J’auras tendance à dire que c’est un peu un défaut de notre pays…la moyenne, on en demande pas plus. De fait quand ton enfant rentre à l’école, c’est un cadre qui ne lui correspond pas forcément. C’est finalement un habitus complet à intégrer : le savoir-être en groupe, le savoir-faire.

L’école c’est un miroir que l’on se prend en pleine face un beau jour. Jusque là, on nous laisse élever nos enfants comme on veut. Tout ua plus, on a des remarques sans intérêt  (parce que souvent très mal présentées) des personnes qui les gardent ..quand on en a. Car souvent, tout va bien. Puis, un jour, on nous qu’ en fait…ça ne va pas vraiment….

 

Ce qui fait mal aussi, c’est le côté tracé de la chose. Estc-ce que ce qui se dit entre parents et instit sera tracé dans son livret scolaire? Sera t’il simplement indiqué “discret”? Cela donne terriblement l’impression que les premiers mois de maternelle scellent dans le marbre le moindre écart alors que….ces premières années sont avant tout basées sur l’apprentissage et la socialisation….L’enfant est un individu centré sur lui qui apprend à évoluer en groupe. Pour ceratns c’est très facile, pour d’autres ça prend plus de temps. Parfois un an. 

 

Tout ceci nous renvoie au constat que tu fais : élever un enfant ça ne coule pas de source. En devenant parents, on apprend que c’est loin, très loin de n’être que de la transmission! Que nos petits bouts ne sont pas comme leur père ou leur mère mais sont eux…tout simplement eux.

Ils peuvent être nuls en dessin alors qu’on excelle dans cette matière, nul en sport alors qu’on les encourage un max à escalader, sauter, courir ; ne pas savoir compter jusqu’à 10 alors que maman est prof de maths.

Et là, ça fait super mal mais malheureusement c’est la vie. Et c’est là que l’on découvre ce que c’est que d’élever un enfant!  Elever un être que tu ne connais finalement pas si bien que ça pour la toute simple raison qu’il ne te ressemble pas trait pour trait ou qu’il ne se comporte pas pareil sans toi qu’avec toi.

Pas facile non plus pour ces premiers, nos premiers enfants, d’être comme les autres quand nous, leurs parents, découvrons notre parentalité avec eux et aussi ce qu’est un enfant. Pas facile pour eux ni pour nous.  Avec le premier, tout est excacerbé : la fiéreté des premiers pas, le premier dessin…toutes les premières fois de leur apprentissage sont, mine de rien de véritables fêtes et c’est vrai qu’à l’école…. on ne célèbre pas leur victoire dès qu’ils ont réussi l’exercice. L’intégration de l’individu dans le groupe, la fait que ce premier enfant trouve sa place, est donc, selon moi, plus compliquée que pour les seconds, qui, même s’ils sont uniques aussi, font les choses…en 2eme. Nous parents, avons eu le temps de prendre du recul sur nos réactions. Nous ne les vivons pas pareil tout simplement parce que c’est la 2eme fois… bref, tout un univers de circonstances. Je ne jette pas la pierre, on est comme on est. Et bien heureusement qu’on s’émerveille de tout pour le premier :). La vie serat bien triste sinon!

 

Donc là Mère Cane, je te soutiens et je vais même te rassurer en te disant que cela arrive à plus d’enfants qu’on ne le croit. C’est sûr, ca ne fait pas plaisir d’entendre que son enfant ne fait pas comme les autres mais….nous sommes tous différents et il y a des solutions à tout. Est-ce que l’enfant se sent bien dans sa classe? Avec l’instit? Est-ce qu’il ne s’ennuie pas? Est-ce qu’il se sent à sa place d’enfant? Parfois, une ou deux séances chez un pédo psychiatre, ça aide, ça permet d’avancer et d’avoir quelqu’un qui prend du recul sur nous, sur l’enfant, notre comportement. Un simple élément peut suffire à recaler les choses.

 

Puis l’école nous renvoie tout de même à ce paradoxe de la vie qui veut qu’en somme, rien ne sert d’en savoir trop, il suffit juste de faire ce qu’on te dit dans le temps imparti et de rentrer dans les cases. Et ça, certains enfants ont dû mal à l’accepter, pour différentes raisons. En tous cas, moi je préfère un enfant qui met un peu de temps à trouver sa place qu’un enfant qui tape les autres… et il y en a même en petites sections!

 

Alors, Mère Cane, félicitations pour ce témoignage.

Beaucoup de coourage à toi, à nous, pour sur ce long chemin qu’est la parentalité

Allez je te donne “rendez-vous rendez-vous” à la fin de l’année …Et je suis sûre qu’à la fin de l’année le canard sera rentré dans le moule! Pour l’avoir déjà vu avec d’autres enfants, je lui fait toute confiance.

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